Bon, le Dalai lama dirait, Trouver le courage de faire ce qui est en notre pouvoir, celui d’accepter ce que l’on ne peut changer et la sagesse de faire la différence entre les deux. Nous on trouve que c’est un peu facile quand on ne mange que du riz.
Dans les grandes lignes voilà ce qui occupe nos journées à la ferme depuis… Depuis quand déjà ? En 2015, entre le 3 mai et le 15 juillet il avait plus moins de 10 mm. En 2016 , nous avons déjà dépassé les 180 mm au 20 juin. Entre les deux, un deuxieme hiver sans gel avec des température dépassant régulièrement 15 degré en décembre suivi d’un printemps froid…
Aujourd’hui nous savons déjà que nous avons perdu une tres grosse partie de nos récoltes sur la partie céréales. L’excès d’eau a provoqué des arrêts de végétation et des maladies cryptogamiques (champignons pathogène), les températures ont favorisé les ravageurs et les virus qu’ils colportent. Dans ces conditions, la flore sauvage, par essence plus rustique que les plantes cultivées, prends le dessus dans les champs de blé en particulier et renforce l’effet de l’humidité au pied des cultures…
Coté maraîchage la situation est moins catastrophique même si environ 50 % des légumes sont aux abonnés absents dans le panier. Nous ne pouvons pas intervenir en tracteur sur les cultures en extérieur pour leur entretien, le désherbage ne peut donc pas être mécanisé. Les plantations et les semis ne peuvent pas non plus être réalisés et comme la terre n’a pas pu être travaillée il va falloir du temps pour pouvoir planter quand la mousson sera terminée. Cependant, les cultures sous tunnel (10 % de la surface, 70 % des paniers d’été) vont relativement bien pour une année comme celle ci. On note un sérieux retard à cause des températures basses mais l’état sanitaire reste globalement bon. Dans le champs il y a des légumes qui prennent tout leur temps, ils devraient pour certains être déjà récolté… Patience donc. Si un changement de temps s’amorce maintenant, on va dire qu’il n’y aura pas trop de conséquences sur les paniers d’automne – hiver. Alors soyons optimiste !
Coté avenir, malgré tout, nous sommes à priori sur la bonne voie. Les conditions de productions vont tendanciellement continuer à devenir instables : une météo changeante, des prix volatils, des sols qui fatigueront si on continue d’insister… plutôt que de lutter contre ces données, nous avons fait le choix d’accepter ces règles du jeu, en limitant les risques.
Limiter les risques c’est d’abord diversifier ce que l’on fait : transformation, légumes, céréales. C’est aussi diversifier au sein des ateliers, en multipliant les espèces cultivées et les produits transformés. Par ailleurs nous avons à faire un travail de repérage des cultures qui « acceptent » une météo accidentée : par exemple, favoriser l’épeautre par rapport au blé (ou le radis noir par rapport à la tomate hi hi hi) . Nous sommes donc déjà bien engagés dans une voie qui nous permettra d’être résilients à terme. Encore une fois alors, soyons optimistes.
Et donc comme vous le savez, on donne rarement des nouvelles sans proposer de venir à la ferme faire quelques étirements dans les planches de légumes ! Donc le 3 juillet on ouvre grand nos portes, de 9H00 à perpette, auberge espagnole à midi, visites, enfants, anciens, amis, …